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lumière du matin |
Nous
vivons à Torotoro, petite bourgade de 1977 habitants, située à près de 3000
mètres d’altitude et à 5 heures de route de Cochabanba, soit 140 Km.
Le
trajet depuis Sucre s’est fait sans encombres. Il faut avouer que nous avions
choisi la facilité. L’option aérienne plutôt que terrestre nous a fait gagner
10 heures sur le voyage. Ce n’est pas que nous sommes spécialement pressés,
mais les trajets en car avec les enfants ce n’est pas forcément chouette… surtout
lorsqu’ils durent 11 heures !
Le
vol Sucre-Cochabanba a duré 30 minutes.
L’avion de la BOA commençait à peine à
prendre de l’altitude après le décollage, que le steward, bien campé sur ses
talons, descendait l’allée centrale, en distribuant de petites lunch box.
Albert vêtu d’un magnifique tee-shirt aux couleurs de la Bolivie a attiré son
attention. C’est ainsi qu’à la descente, le steward lui a proposé d’aller voir
le capitaine. Albert comprenant la
capitale a répondu « no, gracias !». Etant donné que c’est un de
me rêves de gamine, j’ai rectifié le tir. C’est ainsi qu’Albert et Anémone ont
pu apprécier la cabine de pilotage du Boeing…
Moi, toujours pas ! (c’est
le steward qui a tiré la photo !). Je dois donc encore me contenter du
film « Y-a-t-il un pilote dans
l’avion ? » pour m’en faire une idée.
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Les bus de cochabamba |
A la
sortie de l’aéroport, nous avons filé directement à l’Avenida Républica où ont
lieu les départs des « truffis » (mini-bus) pour le village de Torotoro.
Le truffi démarre lorsqu’il est plein de ses 12 ou 16 passagers. L’attente peut
donc aller de 5 minutes à 5 heures. Coup de bol, nous sommes arrivés juste à
temps pour compléter un véhicule, à notre grand bonheur et à celui des autres
passagers. Quelques minutes pour acheter
quelques trucs à grignoter et nous avons pris la route.
Surprise,
ce n’est pas une piste en terre. Ce n’est pas non plus une route bitumée. C’est
une route pavée ! Je n’avais encore jamais vu une route pavée aussi longue
(140 Km). Vous imaginez le travail ? De plus une route de montagne !
Nous
avons patienté 5 heures, calés au fond du truffi, profitant des paysages :
vallées luxuriantes, à côté des montagnes arides, telles des oasis de papayers,
bananiers et pêchers.
Le
truffi a atteint son terminus dans le centre du village à 17H30. Anémone et
Bertrand ont trouvé facilement Clémencia, la gardienne du dortoir géré par
l’association des femmes du village.
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C'est la maison en face.. |
Nous avons ainsi pris nos quartiers dans
un grand espace carrelé comprenant 4 lits superposés, deux toilettes, zéro
miroir, deux douches électriques.
Celles-ci sont parfois surnommés par des
voyageurs « douche Claude
François ». Il est certain que l’association de fils électriques
dénudés à proximité étroite de l’écoulement de l’eau, nous laisse…hésitants.
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Mouais, mouais, mouais... |
Toutefois, pour le plaisir d’une douche chaude, nous fermons les yeux et
pensons à autre chose.
Bref,
nous avons posé nos valises dans ce qui ressemble à un vestiaire de gymnase.
D’ailleurs, la salle de sport et le terrain de foot jouxtent notre logement au
plus grand bonheur d’Albert. Il n’a que 20 mètres à faire pour aller taper la
balle avec les mômes du village. Son nouveau ballon au couleur de la coupe America
attire joueurs et spectateurs.
De
la toiture de la salle de sport surgit un dinosaure.
Il en sera de même sur
tous les lieux ou objets publics : place, réverbères, poubelles, bancs.
Histoire de rappeler, si nécessaire, ce qui fait l’originalité de la région de
Torotoro : capitale paléontologique et spéléologique de la Bolivie.
C’est
grâce à Audrey (une anthropologue
française dont j’ai trouvé le contact sur internet) que nous avons eu des
infos sur les possibilités d’accueil à Torotoro. Audrey nous a également
orienté vers son amie, Bénédicta, qui tient le Cafe del Pueblo.
Elles sont amies depuis plus de dix ans, à
l’époque où Audrey était étudiante et faisait ses recherches en Bolivie. Etant
donné que nous n’avons pas de cuisine à disposition, Bénédicta a accepté de
s’occuper de notre alimentation. Nous prenons donc le petit-déjeuner, le
déjeuner et le dîner chez elle. Elle prépare un plat unique que nous partageons
en famille avec ses deux enfants, Tumer (5ans ½), Maya (7 ans) et sa nièce,
Yessenia (11 ans).
C’est
super bon et en plus, elle nous fait découvrir des saveurs d’ici. Ce matin,
nous avons dégusté l’api morano. C’est un jus de maïs rouge que l’on boit
tiède, aromatisé avec de la cannelle et des clous de girofle. Cela me fait
penser à un jus de mur délayé à l’eau.
Les
enfants sont fans de jus de Tumbo. C’est un fruit qui pousse comme le kiwi.
Hier,
Bénédicta nous a préparé une spécialité de Cochabanba : le pique macho. C’est
un plat composé de frites, d’oignons, tomates, poivrons crus, de bouts de steak
et de lamelles frites de saucisses rouges (genre de Strasbourg). Nous avons également beaucoup aimé la sopa de
mani : une soupe de légumes à l’huile de maïs.
Ce
midi, c’était Majadito, un plat de Santa Cruz : un riz gras avec des
morceaux de bœufs frits, des bananes plantains et surplombant le tout un œuf
poché ou sur le plat ; le tout agrémenté d’un mix de lamelles de choux,
carottes, oignons crus.
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Miam miam Majadito |
Bref,
nous mangeons très bien ; surtout moi qui finit généralement les assiettes
des enfants.
Je
n’ose cependant pas penser que mon engouement pour la gastronomie bolivienne
est la raison qui m’a contrainte à jeter à la poubelle mon jean fissuré un peu
partout…
Torotoro
est un petit village très accueillant. Dans la rue, on se salue que l’on soit
jeune en jean taille basse ou vieux en tenue traditionnelle. La gent féminine
(jeunes et vieilles) est le plus souvent lookée à l’identique : jupe
plissée bolivienne, chemisier bolivien, deux nattes de cheveux noirs, parfois
rattachées à leurs extrémités par de petits pompons, et parfois un chapeau en
plastique blanc imitation grand canotier.
Torotoro
est le centre d’une communauté qui compte 11 villages perdus dans les
montagnes, aucun transport en commun n’y va. J’ai toutefois trouvé un service
de taxi-moto qu’empruntent les locaux : « motos rapidos et furiosos ».
Les femmes s’installent en
amazone derrière le pilote. Parfois, ils sont trois ou quatre avec le bébé dans
le dos.
A ce
propos, les bébés sont portés dans le dos ou sur le ventre mais en oblique,
perpendiculaires au corps de leur mère. Les bébés n’écartent pas les jambes. Ils
sont maintenus et enveloppés dans un tissage coloré. Le bébé ne voit donc
généralement pas le paysage. Il est installé comme dans un hamac. J’espère que
mon explication est claire…
Torotoro
est donc le centre névralgique de cette zone rurale. Les gens y vivent ou y
passent. Ceux qui y passent sont les touristes. Ils sont de plus en plus
nombreux (16.000 l’an dernier), mais la ville n’est pas encore à la pointe de
l’accueil. Hormis les 7 auberges ouvertes en haute saison, il n’y a ni wifi, ni
beaucoup de distractions au sein du village. Une discothèque cependant ouverte
du jeudi au dimanche dont on ne nous a pas dit le plus grand bien.
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Discoteka |
Compte tenu
des 5 heures de route, les voyageurs se doivent de rester dormir au minimum 1
ou 2 nuit sur place. Les intérêts de Torotoro, hormis la beauté du village et
la gentillesse de ses habitants, sont les dinosaures qui y ont vécu il y a 80
millions d’années. Ils y ont laissé leurs empreintes un peu partout.
Ensuite,
vous connaissez l’histoire : une grosse météorite est tombée sur la
terre ; ça a tout bouleversé ; sans compter les plaques terrestres,
les volcans, les dinosaures (herbivores et carnivores) qui se sont entretués…
bref, tout a été enseveli par la mer, la lave, la glace, etc. Des montagnes se
sont formées, des ravins se sont creusés… Et nous voilà, à Torotoro pour
observer les témoignages et conséquences de ces bouleversements climatiques sur
l’environnement.
Nous
sommes à 3000 mètres et il y avait la mer ! Ou plutôt, la mer a
disparu car les fonds marins se sont élevés à 3000 mètres d’altitude par la
force des plaques tectoniques.
Mes
explications ne sont pas très pointues, mais quoiqu’il en soit, on ne s’ennuie
pas à Torotoro. Voyez par vous même.
Lundi
soir, nous nous sommes installés.
Mardi,
nous avons repris notre rythme : école en matinée et promenade
l’après-midi. Elle a toutefois était compromise par un petit orage.
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Petit mais costaud |
Je suis
donc restée à lire pendant que Bertrand a animé 27 enfants sur le terrain de
foot. Lorsque je me suis levée, je me suis sentie mal : crise cardiaque,
infarctus, hémorragie cérébrale, j’ai tout imaginé tant j’étais bizarre et je
me sentais partir. Le lendemain, mercredi, ayant toujours des vertiges et des
pressions à la tête, j’ai consulté le centre de santé.
Tous mes signes vitaux
étaient bons. Le docteur m’a diagnostiqué le mal d’altitude et m’a prescrit du
paracétamol. J’étais un peu déçue, mais bon… Nous avions prévu une balade au
canyon Del Vergel. Toutes les visites des sites doivent se faire avec un guide.
Au début, on râlait. Maintenant, on en comprend les raisons. D’une part, il
faut connaître les chemins d’accès ; d’autre part, il faut qu’une personne
habilitée veille à ce que l’on ne détruise pas les vestiges passés, car rien
n’est sécurisé. Enfin, les guides parlent avec amour et passion de leur région.
Pour tout cela : respect !
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intéressant ce panneau pour les enfants brutyants |
Bertrand
s’est donc occupé de réserver un guide pour l’après-midi. Un couple de Canariens
(des îles canaries) s’est greffé à nous, car le tarif du guide vaut pour un
groupe de 6 personnes.
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Karen & Javi |
Karen, Javi, nous
quatre et Alex (le guide) sommes donc partis pour une marche de 5 kilomètres.
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Le pont de l'amour |
Tout au long, nous avons pu apprécier les empreintes de quelques dinosaures, entre
autres de Titasaurios, Hadrosaurios, Carnotauros, Anquilosaurios.
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ça c'est l'empreinte d'un méchant carnivore qui aurait pu écraser Albert |
Nous avons
descendu 1500 marches au moins pour atteindre le fond du canyon dans lequel des
chaos de pierres, des cascades, des rivières s’entremêlent.
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Vertige? |
Notre joie a été de
nous baigner dans une des cavités formées par la force de l’eau, de nous
doucher sous les plantes tropicales.
Notre calvaire a été de remonter les 1500
marches… J’ai tellement pris sur moi pour garder la tête froide durant cette
marche que mes vertiges ont cessé. Comme quoi, la force de l’esprit est
impressionnante !
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Nous sommes descendus en bas...et remontés en haut |
Ravivée
par cette marche, les muscles endoloris mais encore chauds, la cage thoraxique
dégagée, nous avons décidé de continuer de faire équipe avec Karen et Javi pour
découvrir dès le lendemain de nouveaux sites.
Jeudi,
nous nous sommes réveillés à 6 heures et avons pris notre petit-déjeuner dans
une échoppe du marché. Nous avons acheté quelques courses pour le midi et avons
pris la route avec nos amis canariens et notre guide Timoteo. Direction :
la Ciudad de Itas à 21 kilomètres de Torotoro et à 3800 mètres d’altitude.
La
Ciudad de Itas regorge de formations de pierres gigantesques en forme de
tunnels sculptés par les eaux et les vents.
Il y a quelques années, les voleurs
de bestiaux y cachaient leur butin.
Des
milliers d’années plus tôt ces lieux étaient occupés par nos ancêtres comme
l’attestent les peintures rupestres de couleur rouge (sang de sacrifice mélangé
à de la graisse) sur les roches.
Nous nous sommes bien amusés à déambuler parmi
ces roches. Nous avons vu deux vizcachas (dixit pikachus). Le plus dur comme
toujours a été de remonter.
Après
notre pique-nique, direction la Caverna de Umajalanta.
La caverne la plus
profonde de Bolivie (7 kilomètres). Cette visite restera un moment très fort.
Il ne s‘est pas s’agi de se promener tranquilou dans une grotte. Nous nous
sommes livrés à un réel exercice de spéléologie dans le noir total.
Nous sommes
descendus à 150 mètres sous terre et avons crapahuté, rampé, glissé, escaladé
sur 1,5 kilomètre.
Nous avons pu apprécier toutes les formations calcaires
comme les stalactites, stalagmites, colonnes, mais aussi lagunes sous-marines
dans lesquels vivent de petits poissons blancs ( trichomycterius chaberti).
C’est
une grande chance, mais aussi il faut l’admettre, une grande prise de risque,
que de permettre au public d’approcher ses richesses naturelles de cette façon.
Une stalactite met 30 ans à s’allonger d’1 cm. C’est dire combien chaque goutte
lui est précieuse.
Bien sûr nous avons pris garde de ne pas mettre le doigt sur
la goutte, mais en nous retenant à toutes ces formes calcaires pour ne pas
glisser, en nous laissant les photographier, j’imagine que notre passage n’est
pas anodin.
A
150 mètres sous terre, nous avons tous éteint nos lumières et fait silence.
L’obscurité totale et le son des gouttes chargées de calcaire m’ont procuré une
belle d’émotion.
Munis
de casque (heureusement), notre promenade sous terre a été sportive.
Nous
sommes descendus en rappel ; nous avons fait du toboggan sur les
roches ; nous nous sommes faufilés entre les cailloux. Mon pantalon n’y a
pas survécu. C’est pour cette raison et pour cette raison seulement que j’ai dû le
jeter à la poubelle !
Nous
avons tous fait preuve de solidarité et d’entraide. Notre petit groupe s’est
donc félicité à la sortie autour d’une bière fraiche. Il a fallu également dire
au revoir à nos deux nouveaux amis, Karen et Javi, nous promettant d’aller leur
rendre visite sur leur île à La Palma.
Le
lendemain, vendredi, Timoteo notre guide a accepté de nous accompagner pour une
balade à pied au cementario de tortugas (cimetière de tortues), à trois
kilomètres du village. Nous y sommes allés avec les enfants de Bénedicta et sa
nièce : 5 enfants en tout.
Nous avions tout d’une sortie scolaire. Un
orage a éclaté à notre arrivée. Nous avons pu nous abriter dans un local où
Timoteo nous a passé une vidéo de promotion sur Torotoro. Puis visite du
cimetière sur une terre rouge et collante…
Torotoro doit d’ailleurs son nom à
cette terre un peu boueuse, gluante. On a vu des fossiles de tortues (bien
évidemment) et de crocodiles. Les enfants ont préféré courir sur les talus. Sur
la route du retour, nous avons vu la rivière grossir des eaux pluviales
descendant des montagnes. Nous avons couru afin de passer à sec le bas-fond.
Nous sommes arrivés juste à temps.
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l'eau arrive |
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elle remplit le lit |
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Et voilà le bas-fond inondé |
Seul Tumer a mouillé une de ses chaussures.
Je suis restée avec lui. Il marchait tranquillement, en me faisant la
conversation. Je comprenais trois mots sur dix, mais c’était très plaisant. Il
n’empêche que nous sommes arrivés 45 minutes après le groupe et tout le monde
était inquiet.
Samedi
matin, Albert a réussi ses premières multiplications. Après le déjeuner, nous
avons décidé de grimper la montagne en face de la maison de Benedicta et ce
jusqu’au sommet sur lequel trône une antenne.
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l'antenne est en haut de cette montagne |
Nous voilà partis avec la même
jeune troupe que la veille, mais sans guide. De toute manière, il n’y a pas de
chemin. Il faut simplement grimper.
Une
1 heure ½ plus tard, nous avions bu nos deux litres d’eau et étions vraiment
fatigués, d’autant que la pente n’était faite que de roches abruptes. J’ai opté
pour un terminus obligatoire au second poteau téléphonique en-dessous de
l’antenne.
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Torotoro vu de là-haut |
Les enfants, bien qu’essoufflés, étaient frustrés mais ça devenait
franchement dangereux, surtout avec un enfant de 5 ans ½. Le plus dangereux a
cependant été de redescendre (pour une fois…). Yessenia, quant à elle, a prouvé
qu’elle était bien une fille des montagnes. En claquettes, elle gambade avec
dextérité et légèreté sur les pierres, sans aucun signe d’essoufflement.
En fin
d’après midi, le ciel s’est chargé de gros nuages noirs. Albert et moi étions
chez Benedicta pour cuisiner un rougaille saucisse lorsque l’orage a éclaté. Il
a grêlé. Le sol est devenu blanc de glace. Bertrand et Anémone étaient
heureusement au dortoir. La grêle empêchant l’eau de pluie de s’écouler a
conduit à une inondation admirablement maitrisée par nos deux compagnons de
voyage. Quant à mon rougaille bof, bof. Ne trouvant pas de chorizo fumé, je me
suis rabattue sur des saucisses rouge genre de Strasbourg. Ne trouvant pas de
boites de tomates pelées, je me suis rabattue sur du concentré de tomate. Bref,
à force de me rabattre, mon rougaille avait plus à voir avec l’Alsace que les
Caraïbes ou la Réunion.
Depuis
deux jours, je tente d’aider Benedicta à la cuisine ou à la vaisselle. Je dis
aux clients que je suis en stage. Je me sens enfin utile !
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Chut... on dort |
Dimanche,
réveil forcé pour tous à 9 heures par Bertrand alors que nous étions très bien
dans nos rêves. Pourquoi la grasse matinée est-elle prohibée en voyage ? Oui,
Pourquoi?
Nous
avons eu des « crêpes françaises » au petit-déjeuner au plus grand
plaisir d’Albert et d’Anémone.
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Les crêpes vont le réveiller |
Puis vers 11H00, le restaurant étant fermé le
dimanche, Benedicta nous a accompagnés pour une promenade de 6 kilomètres vers
la piste de l’aérodrome, laquelle est utilisée pour les urgences médicales ou à
la demande par quelques touristes venant de Cochabamba. Nous avons été surpris
de voir le mouton de Yessenia se joindre à nous.
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Amélie le mouton de Yessenia |
Amélio, (c’est son nom) la
suit comme un chien, sans laisse. J’ai demandé à Yessenia (10 ans) si elle le
mangera quand il sera grand. Sans sourciller, elle m’a répondu
« claro » et a fait le signe qu’elle l’égorgera. Les enfants en sont
restés tous pensifs sur les rapports nature-culture. Sur le chemin, nous
cherchions des coquilles d’escargots, lesquelles sont blancs, petits et rares.
Maya s’en ait fait un collier.
Nous avons dégusté de petites mangues, puis sur
le chemin du retour avons échangé avec Benedicta sur l’opportunité d’ouvrir un
restaurant bolivien en France. Les jus de fruits et les spécialités d’ici
feraient sans nulle doute le bonheur des Français. Il faudra étudier la
question. En attendant, je vais inscrire « le Cafe del Pueblo » sur Tripadvisor pour lui faire de la pub.
J’ai pris des photos pour ce faire et je vous remercie d’y mettre de beaux
commentaires si vous le souhaitez.
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jardin près du rio |
L’après-midi,
j’écris ce texte qui sera publié sur notre blog dès que nous aurons une
connexion wifi. Nous quittons Torotoro demain. Si nous restons plus longtemps,
nous aurons encore plus de mal à y partir. La semaine est passée très vite mais
elle a été très très riche sur le plan humain.
Nous n’avons jamais autant
profité de nos journées qu’ici. Nous sommes un peu hors du temps, sans
contraintes, sans informations extérieures. Quitter Benedicta et les enfants va
être difficile.
C’est une femme merveilleusement généreuse et courageuse. Elle
fait preuve d’opiniâtreté et d’imagination pour tenir son restaurant tout en
élevant seule ses enfants. Un grand merci à Audrey, son amie, qui a accepté
gentiment et de façon désintéressée (je ne l’ai jamais rencontrée), de me
donner dans un long mail ses contacts et ses bons plans.